Marie Dupraz a créé 15 août, un cabinet conseil pour proposer son expertise concernant l’hébergement touristique et l’accompagnement des particuliers qui souhaitent concrétiser un projet ou déployer le plein potentiel de leur location de courte durée.
15 août s’inscrit dans la continuité de ses expériences professionnelles en bureau d’études en ingénierie touristique, en collectivités territoriales et au sein d’un label qualité d’hébergement touristique chez l’habitant.
Marie Dupraz nous partage sa vision du marché de la location saisonnière de courte durée et les enjeux liés à la professionnalisation de ce secteur.
Propos recueillis par Thomas Montgrandi, Co-fondateur de Face B.
Thomas Montgrandi : Bonjour Marie ! Peux-tu nous parler des missions de 15 août ?
Marie Dupraz : J’ai créé 15 août pour accompagner les propriétaires de LCD (Location Courte Durée) et les porteurs de projet à bien positionner, organiser et piloter leur activité. Mon ambition est de les aider à professionnaliser leur activité afin qu’ils soient autonomes dans la gestion et qu’ils en tirent une pleine satisfaction grâce à l’acquisition d’une réelle posture entrepreneuriale ! De l’étude de faisabilité à la stratégie de commercialisation nous travaillons ensemble à l’élaboration d’un plan d’actions à succès. Quel que soit leur besoin je les accompagne sur l’ensemble de la chaîne de valeur de leur entreprise.
Je propose également des formations, principalement via des offices de tourisme, afin de participer à la montée en compétences de leurs socioprofessionnels sur les sujets de la commercialisation, du positionnement, la valorisation d’un hébergement à travers le texte et l’image, la gestion de la relation client, la tarification…
Thomas Montgrandi : Est-ce que tu vois des grandes évolutions dans le marché de la location saisonnière ?
Marie Dupraz : Oui, j’ai constaté une accélération du marché, facilitée par la multiplication des plateformes de commercialisation en ligne qui proposent des outils en apparence simples d’utilisation et qui capitalisent sur une forte notoriété internationale.
Je pense aussi que l’effet Covid a contribué à cette accélération. Dans un contexte où les clients recherchaient des espaces de ressourcement indépendants, la location de courte durée est apparue comme solution adéquate aux contraintes et besoins des clients. Depuis cette phase-là, il y a une vraie émulation autour du secteur, avec une offre et une demande croissantes. Pour autant, cela implique d’avoir une posture plus professionnelle, une activité bien structurée parce qu’aujourd’hui, proposer un hébergement ne suffit pas pour se démarquer sur le marché.
Thomas Montgrandi : En réponse à cette croissance de marché et ce qu’elle implique, est-ce que l’on constate une professionnalisation de ce secteur ?
Marie Dupraz : Oui, notamment avec le renouvellement des générations, un nouveau profil d’“investisseur” en recherche de rentabilité émerge. Dans nos territoires, de nombreux hébergeurs choisissent d’investir dans le patrimoine familial pour le valoriser, le maintenir à niveau et pour bénéficier de revenus complémentaires. Aujourd’hui, je constate que les sujets sont de plus en plus spécifiques et que l’on va au-delà de la simple question de la mise en location de son bien. Les hébergeurs sont mieux informés et ont accès à davantage d’informations, ils se rendent compte de tout ce qu’il est possible de faire et veulent être accompagnés pour atteindre leurs objectifs.
Thomas Montgrandi : Il y a des nouveaux outils et services qui accompagnent cette professionnalisation, peux-tu nous en parler ?
Marie Dupraz : Oui, beaucoup d’outils sont arrivés pour répondre à cette nécessité de professionnaliser le secteur de la location courte durée.
L’accompagnement est un véritable outil, c’est un investissement intéressant pour sécuriser son projet, gagner en sérénité grâce à un regard extérieur et pour ainsi atteindre le niveau de performance souhaité. C’est une phase qui permet d’effectuer un bilan pour permettre aux propriétaires de gérer leur bien de manière efficace et autonome.
Le Channel Manager par exemple permet d’agréger tous les calendriers visibles sur les différentes plateformes de réservation. C’est une interface qui permet de gérer à la fois, les tarifs, les photos, les contenus textuels, les disponibilités de l’hébergement etc. Les Channel Manager offrent de plus en plus de fonctions et intègrent notamment des modules de gestion de la relation ou font des passerelles avec d’autres outils digitaux qui permettent d’automatiser une partie des échanges et donc de gagner en efficacité et d’améliorer l’expérience client. On voit apparaître des solutions pour superviser à distance l’accueil, s’assurer qu’il n’y ait pas de fête sauvage par exemple, faciliter le paiement en ligne et la prise de caution. Pour autant je pense qu’il ne faut pas tout automatiser, standardiser et déshumaniser la relation client. Car le succès de la LCD s’explique également par la richesse des rencontres qu’elle offre, les attentions personnalisées et les échanges avec les hôtes. (Voir l’article que nous avons consacré à ce sujet – https://ccmg.face-b.fr/article/49)
En termes de services, on constate la croissance du nombre de conciergeries qui sont venues répondre à un besoin de certains propriétaires qui ne souhaitent pas ou ne peuvent gérer tout ou partie de leur activité (accueil, ménage…) par manque de temps ou parce qu’ils ne sont pas sur place comme c’est souvent le cas en stations.
Malheureusement, en stations le manque de prestataires de ce type est une vraie problématique qui peut s’avérer préjudiciable pour le marché.
Thomas Montgrandi : En parallèle du développement du marché de la location saisonnière, on commence à s’interroger sur les impacts que cela implique sur certains territoires, par exemple la pression sur l’accès au logement que cela induit. Comment ce point doit-il être abordé par les territoires ?
Marie Dupraz : Le modèle économique d’une station est fondé sur la coexistence d’une population résidente avec une population saisonnière et une population de touristes de passage. Actuellement, les questions de la pression foncière et de tension sur le logement dans certaines grandes villes comme dans nos territoires de montagne soulèvent de nombreux débats et interrogent les vertus de la LCD. Le phénomène a pris une telle ampleur que les territoires tentent de réguler le marché pour rééquilibrer ces trois types d’usagers du territoire. En ce sens, oui, une collaboration est indispensable, pour définir une vision cohérente et partagée pour les années à venir. Pour que l’économie touristique reste une économie territorialisée, les propriétaires et les institutionnels doivent travailler ensemble pour mettre en place des actions favorables à l’écosystème local.
Thomas Montgrandi : En tant que propriétaire, quels sont les grands axes sur lesquels travailler pour améliorer les performances de mon hébergement ?
Marie Dupraz : Dans un premier temps je préconise de faire un audit pour évaluer la qualité, le confort de l’hébergement et les prestations proposées. On s’intéresse au rapport qualité / prix. Ensuite on viendra analyser la stratégie de commercialisation : le positionnement par rapport au marché, le “story telling”, la visibilité et la notoriété en ligne puis l’adéquation des canaux de distribution avec les objectifs de performance. Dans un deuxième temps, je conseille de faire une analyse économique des dernières années de location. Cela permet d’observer l’évolution des indicateurs comme le taux d’occupation, le chiffre d’affaires, l’évolution des tarifs, les périodes qui marchent le mieux, et celles qui fonctionnent moins bien. Ce bilan est mis en perspective avec des données du secteur pour qu’il soit pertinent. A partir de là, nous identifions les leviers d’actions et les besoins du propriétaire pour appliquer ce plan d’actions (se former, déléguer…).
Bénéficier d’un avis extérieur pour s’évaluer objectivement est primordial car il faut prendre beaucoup de recul sur les caractéristiques de sa prestation.
Thomas Montgrandi : Une fois que ce bilan est effectué, comment mettre en application les axes d’amélioration ?
Marie Dupraz : Ce bilan, identifie des points à améliorer. Cela peut commencer par un rafraîchissement ou une rénovation complète si c’est nécessaire. Cela peut aussi être l’amélioration du confort du logement, on va alors proposer des équipements en phase avec les attentes des voyageurs. Les changements à opérer sont le plus souvent en lien avec la commercialisation : la facilité de réservation en ligne, les conditions d’annulation, l’opportunité de diversifier la distribution sur plusieurs canaux… Toutefois, il ne faut pas négliger la réservation en direct via son site internet par exemple, car c’est une solution de plus en plus plébiscitée par les clients.
L’objectif est d’être en phase avec les comportements des clients et de se diversifier sans se disperser, c’est pourquoi la stratégie se construit au cas par cas.
Thomas Montgrandi : Est-ce que tu peux nous parler de tes missions pour la Communauté de Communes Maurienne Galibier (CCMG) ?
Marie Dupraz : J’interviens à deux niveaux. Je qualifierais ma première mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage auprès des équipes opérationnelles et des décideurs pour l’élaboration et la mise en œuvre de la politique immobilier de loisirs à l’échelle du territoire intercommunal.
J’ai également une mission d’accompagnement des hébergeurs sur tout le territoire pour répondre à leurs questions liées à leur activité de location courte durée. J’apporte un premier niveau de réponse, je les oriente le cas échéant vers un expert partenaire lorsque le sujet nécessite un regard juridique particulier par exemple. Les principales questions concernent les démarches à effectuer pour déclarer son activité, les subventions disponibles et la tarification.
Les propriétaires peuvent me contacter via les offices de tourisme du territoire, les mairies, via la plateforme dédiée à l’immobilier de loisirs et proposée par la CCMG ou en direct.
Thomas Montgrandi : Merci Marie !
Pour aller plus loin et contacter Marie Dupraz, retrouvez ses coordonnées ici :
Marie Dupraz / 15 août / marie@15aout.fr / 06 64 53 92 73
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N’hésitez pas à nous contacter et à remplir quelques informations concernant votre projet via ce lien : https://renovation.face-b.fr/home
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